Du 16 au 23 février
2018, Dakar accueille la 3eme édition du festival cinématographique Films Femmes
Afrique. Cet évènement culturel, organisé par l’association Trait d’Union, fait la
part belle aux femmes d’origine ou africaines à travers les projections
gratuites d’une cinquantaine de films et documentaires dans tout Dakar, sa
banlieue et même en région. L’occasion également de valoriser et faire
découvrir le cinéma africain. Une manifestation citoyenne qui donne à
réfléchir, sensibilise sur les droits et libertés des femmes et promet de
belles rencontres cinématographiques.
Premier festival
cinématographique sénégalais consacré aux femmes, gratuit et ouvert à tous, le festival Films Femmes Afrique est né en 2003 de la volonté
de l’association Trait d’Union de mettre à
l’honneur les femmes africaines tout en s’engageant dans la lutte pour leurs
droits et libertés. Depuis 20 ans, cette association franco-sénégalaise
s’investit dans l’insertion de femmes, notamment françaises, venues s’installer
au Sénégal en valorisant le métissage et les échanges interculturels. Cet
évènement culturel et citoyen s’attache à
«faire
résonner haut et fort les voix de ces femmes qui revendiquent, témoignent,
combattent, dérangent souvent mais toujours émeuvent »
détaille la
responsable du festival, Martine Ndiaye.
Et quoi de mieux que
le cinéma pour toucher un large public, ouvrir des fenêtres sur d’autres
horizons, sensibiliser et valoriser en même temps ? Une cinquantaine
de films , courts et longs métrage, mais aussi des documentaires et des
films d’animation sur et pour des africaines, de réalisateurs.trcices
de 18 pays africains seront projetés, gratuitement, dans tout Dakar et
sa banlieue du 16 au 23 février 2018. Une vingtaine de lieux accueilleront
ces rencontres cinématographiques : des lieux privés et publics (ex :
le Musée de la femme, l’Instituto Cervantes, l’UCAD, Ciné Banlieue, Canal
Olympia Teranga,…) mais aussi certains lycées (mixtes ou de filles) ou encore
des écoles de santé. Chacune des projections sera suivie d’un débat et
de rencontres entre les réalisateurs.trices ou des professionnels de
secteurs en relation avec le film visionné (santé, éducation,…), l’occasion de
permettre des échanges constructifs et passionnants.
Cette manifestation
culturelle est également l’occasion de mettre en avant, de valoriser et d’aider
le cinéma africain. « Ce festival s’est aussi rencontrer le
cinéma africain engagé, vecteur d’éveil. Celui-ci véhicule des messages qui
ouvrent le cœur et l’esprit, avec une portée sociale », explique Stéphanie
Maurin-Sene, la présidente de Trait d’Union.
L’éducation au centre de cette édition
Après une première
édition traitant des violences faites aux femmes (2003) et d’un deuxième volet
abordant les femmes et la migration ainsi que les femmes et le travail (2016),
ce nouveau festival est placé sous le thème « Femmes et Éducation ».
Une problématique sociale réelle sur un continent ou la majorité des adultes
analphabètes sont des femmes. Agissant comme une campagne de sensibilisation
sur l’importance de l’éducation des filles et des femmes tout au long de leur
vie, le festival entend sensibiliser et informer la population sénégalaise,
mais aussi au-delà, sur « cette arme de combat massive qu’est
l’éducation » comme le disait Nelson Mandela. Plusieurs
thématiques telles que le mariage forcé, la liberté de pratiquer un sport ou un
métier, l’excision, l’oppression sociale, l’autorité, la citoyenneté, le
handicap, l’exil, seront abordées à travers les multiples films programmés.
Soutenu par le
ministère de la culture du Sénégal, de l’Ambassade de France au Sénégal ainsi
que d’autres institutions, le festival partira aussi en tournée en région
du 26 février au 4 mars 2018. Kaolack, Louga, Rufisque,
Saint-Louis, Sokone et Ziguinchor feront également parties de l’itinéraire du
festival.
L’édition 2018 s’ouvre
ce vendredi 16 février avec en cérémonie d’ouverture la
diffusion du film “Difret” du réalisateur éthiopien Zeresenay
Mehari au complexe Sembene Ousmane du Magic Land. Celui-ci suit le
combat d’Hirut et de son avocate, pionnière du droit des femmes en Éthiopie,
contre les traditions ancestrales d’une société patriarcale. Le festival rendra
également hommage au cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambétyavec
la projection de certaines de ses œuvres. Et enfin, la cérémonie de clôture
aura lieu le 23 février. Au cours de celle-ci, et pour la première fois,
le prix du meilleur court-métrage de fiction, désigné par un jury
lycéen, sera remis à l’un des 13 court-métrages en compétition.