Une
militante devenue femme politique. Catherine Samba-Panza a été l'une des rares
présidentes du continent africain. C'est elle qui prit les rênes durant la
transition en République Centrafricaine de janvier 2014 à mars 2016, alors que
le pays sortait d'une grave crise. Aujourd'hui, elle préside l'Observatoire panafricain
du leadership féminin.
Catherine
Samba-Panza est née le 26 juin 1954 à Fort-Lamy (aujourd'hui N'Djamena) au
Tchad. Elle grandit à Bangui où son oncle maternel, un diplomate, est son
tuteur. De confession chrétienne, elle parle français et arabe. Elle entame des
études de droit en France. Elle y obtient divers diplômes : une Licence en
sciences de l’information et de la communication, ainsi qu'un diplôme d’études
supérieures spécialisées (DESS) en droit des assurances obtenus à l’université
Panthéon-Assas
Dans
les années 1990, elle revient à Bangui pour intégrer la filiale en Centrafrique
du groupe Allianz. Avant d'entamer sa carrière politique, elle a fondé et
dirigé une société de courtage en assurance.
Une
militante contre les mutilations génitales
Elle
milite au sein de l'Association des Femmes Juristes de Centrafrique (AFJC), association
spécialisée dans la lutte contre les mutilations génitales et toutes les autres
formes de violence que subissent les femmes centrafricaines.
En
2013, peu après le coup d'État de François Bozizé, Catherine Samba-Panza
co-préside le dialogue national puis est élue présidente du comité en charge du
suivi et de l'évaluation des recommandations issues de ce dialogue. Deux mois
après que la Séléka a renversé le régime du président François Bozizé, en mai
2013, elle est nommée maire de Bangui par le nouveau régime. Elle n'est
affiliée à aucun grand parti politique.
En pleine crise en Centrafrique, le président Michel Djotodia est poussé à la
démission le 10 janvier 2014. Un président de transition doit être alors élu
par le Conseil national de transition (CNT), le parlement provisoire
centrafricain, avant la tenue d’élections nationales envisagées en 2015
Catherine
Samba-Panza fait partie des huit candidats retenus par le CNT parmi
vingt-quatre déclarés et est l'une des favorites. Poussée par les associations
féministes. Non marquée politiquement par un camp, elle a le soutien de
nombreux diplomates étrangers.
Aussitôt après son élection, elle appelle les miliciens de l'ex-Seleka et
anti-balaka à déposer les armes. Elle prête serment le 23 janvier 2014 et
devient la première femme centrafricaine à accéder au rang de chef de l'État,
et deuxième femme cheffe de l'État en Afrique francophone après Rose Rogombé,
présidente par intérim de la République gabonaise de juin à octobre 2009.
Un
bilan en demi-teinte
Son
bilan à la tête de la transition centrafricaine a été l'objet de nombreuses
critiques, tant elle avait suscité d'espoirs... déçus. Quelques semaines avant
de rendre son tablier de présidente, elle confiait à nos confrères de Jeune
Afrique, ‘’La politique, ce n’est pas mon truc’’
Le
pense-t-elle aujourd’hui alors qu’elle occupe de nouvelles fonctions à la tête
de l’Observatoire Panafricain du leadership féminin ? Et alors que la
Centrafrique se trouve plongée dans une nouvelle crise ?
Nous
lui poserons la question lors de son passage à Bucarest, où elle est l'une des
invitées d'honneur de la Conférence des femmes de la Francophonie organisée par
l’OIF et dont Terriennes est partenaire.
Source : TV5Monde