Une nouvelle
étude démontre clairement que de simples modifications aux habitudes de vie
peuvent réduire de façon spectaculaire le risque de cancer du sein.
Un rapport du
Fonds mondial de recherche contre le cancer (WCRF) proposait 10 grandes
recommandations destinées à réduire le fardeau du cancer dans le monde,
incluant huit principales modifications au mode de vie qui s’adressent à
l’ensemble de la population:
· Être actif
physiquement au moins 30 minutes par jour
·
Réduire la
consommation d’aliments très riches en énergie (la malbouffe, par exemple).
·
Consommer en
abondance une grande variété de fruits, de légumes, de légumineuses ainsi que
d’aliments à base de grains entiers.
·
Réduire la consommation de
viandes rouges à environ 500g par semaine et éviter complètement la
consommation de charcuteries.
·
Limiter la consommation
quotidienne d’alcool à deux verres pour les hommes et à un verre pour les
femmes.
·
Limiter la consommation de
sel et de produits conservés dans du sel.
·
Ne pas compenser une
mauvaise alimentation en utilisant des suppléments.
IMPACT SUR LE CANCER DU SEIN
L’impact concret de ces
huit recommandations sur l’incidence de cancer du sein a récemment été évalué
en analysant les habitudes de vie de 1946 femmes espagnoles, la moitié d’entre
elles étant atteintes de ce cancer tandis que l’autre moitié était en bonne
santé (1).
Le verdict est sans appel: les femmes qui adhèrent à six
recommandations et plus ont trois fois moins de risque de développer un cancer
du sein que celles qui suivent moins de trois recommandations, cette hausse
atteignant même presque quatre fois pour les femmes ménopausées. Ces hausses de
risque sont particulièrement prononcées pour les recommandations qui touchent à
l’alimentation et à la consommation d’alcool.
Ainsi les femmes qui mangent et boivent régulièrement des
aliments riches en énergie (malbouffe, boissons gazeuses) sont 100 % plus à
risque de cancer. La hausse atteint 150 % chez celles qui ne consomment pas
suffisamment de végétaux. La consommation de plus d’un verre d’alcool par jour
est quant à elle associée à une hausse de 50 % du risque de cancer du sein.
Mauvaises habitudes
Ces observations montrent encore une fois que la forte
incidence du cancer du sein dans notre société est en grande partie causée par
des habitudes de vie qui favorisent le développement de cette maladie.
Mauvaises habitudes alimentaires, tout d’abord, avec une consommation excessive
d’aliments transformés, surchargés de sucre et de gras, qui dérèglent le métabolisme
et créent des conditions inflammatoires qui favorisent la progression du
cancer.
L’impact négatif de cette malbouffe est d’autant plus
grave qu’à peine le quart des femmes mangent le strict minimum de cinq portions
quotidiennes de fruits et de légumes, ce qui les prive d’une précieuse source
de molécules anti-inflammatoire et anticancéreuse. Augmenter la part des
végétaux dans l’alimentation tout en diminuant celle de la malbouffe ne peut
donc qu’avoir des répercussions extraordinaires sur la prévention du cancer du
sein.
L’étude confirme aussi l’impact très négatif de la
consommation d’alcool sur la santé des seins. On sait depuis longtemps que
toute forme d’alcool, même en quantité modérée, représente un important facteur
de risque de cancer du sein.
Malheureusement, la consommation d’alcool par les femmes a
beaucoup augmenté au cours des dernières années, en particulier chez les
jeunes. Près de la moitié des femmes âgées de 18 à 24 ans prennent une cuite (4
verres ou plus en une seule soirée) au moins une fois par mois, ce qui les
expose à des quantités beaucoup trop élevées d’acétaldéhyde, le métabolite
toxique de l’éthanol responsable des mutations cancérogéniques.
La limite d’une seule consommation par jour est
importante, idéalement sous forme de vin rouge en raison des effets positifs de
cette forme d’alcool sur d’autres types de cancers (foie, côlon, bouche).
La prévention du cancer du sein n’est pas un concept
abstrait ou théorique: il existe vraiment des habitudes de vie qui peuvent
fortement moduler le risque d’être touchée par cette maladie et avoir ainsi des
répercussions extraordinaires sur la qualité et l’espérance de vie.